jeudi 21 mars 2013

Types de vers : nombre de syllabes



Monosyllabe : Vers d’une syllabe.

Le pied est différent de la syllabe, car il implique une différenciation entre voyelles brèves et courtes et représente un groupement de syllabes marqué d’un temps fort. On dit souvent à tort pied pour syllabe.
Bu
A
Ta
Vie
Si
Nue
J-P Lastrajoli, Bref


Dissyllabe : vers de deux syllabes.
On doute
La nuit...
J'écoute : -
Tout fuit,
Tout passe
L'espace
Efface
Le bruit.
Victor Hugo, Djinns


Trisyllabe : vers de 3 syllabes.
Dans la plaine
Naît un bruit.
C'est l'haleine
De la nuit.
Elle brame
Comme une âme
Qu'une flamme
Toujours suit !
Victor Hugo, Djinns


Quadrisyllabe : vers de 4 syllabes.
Les Djinns funèbres,
Fils du trépas,
Dans les ténèbres
Pressent leurs pas ;
Leur essaim gronde :
Ainsi, profonde,
Murmure une onde
Qu'on ne voit pas.
Victor Hugo, Djinns

Pentasyllabe : vers de 5 syllabes.
Une aube affaiblie
Verse par les champs
La mélancolie
Des soleils couchants.
Paul Verlaine, Soleils couchants



Eternété par Mapomme



Hexasyllabe : Vers de 6 syllabes. 

Ici Baudelaire (Jet d’eau) avec alternance de vers de quatre syllabes (tétrasyllabe) :

La gerbe épanouie
En mille fleurs
Où Phœbé réjouie
Met ses couleurs,
Tombe comme une pluie
De larges pleurs.
Charles Baudelaire, Jet d’eau

On remarquera que la coupe est alternée (3 // 3 au troisième et 2 // 4 aux 1er et 5ème vers)


Heptasyllabe : Vers de 7 syllabes.  

Coupe 3 // 4 ou 4 // 3 le plus souvent.
Puisque tout passe, faisons
la mélodie passagère ;
celle qui nous désaltère,
aura de nous raison.
Rainer Maria Rilke, Puisque tout passe…


Octosyllabe : Vers de 8 syllabes, souvent utilisés avec des alexandrins, ou des hexasyllabes. 

C’est la plus ancienne forme de vers en français et, s’il arrive qu’on trouve : 2 // 3 // 3 (La Fontaine), il a sa loi au niveau de la coupe (4 // 4, ou 5 // 3, ou 3 // 5). Un exemple extrait ce huitain d’octosyllabes
Plus ne suis ce que j'ai été,
Et ne le saurais jamais être.
Mon beau printemps et mon été,
On fait le saut par la fenêtre.
Clément Marot, Huictain





Enneasyllabe : Vers de 9 syllabes (généralement 3 // 3+3 ou 4 // 5 comme chez Verlaine) :


De la musique || avant toute chose,
Et pour cela || préfère l’impair.


Décasyllabe : Vers de 10 syllabes. 

La coupe classique (vers binaire) est 4 // 6 dont l’exemple le plus connu est ce vers de Jean de La Fontaine:

Maître Corbeau, sur un arbre perché


Hendecasyllabe : vers de onze syllabes. Coupe 5 // 6

Mon âme se prend // à chanter sans effort,
A pleurer aussi, // tant mon amour est fort !
Marceline Desbordes-Valmore, 
Rêve intermittent d'une nuit triste


La coupe 6 // 5 est peu prisée, car on songe à un alexandrin raté, même si Rimbaud l’ose avec succès, comme il utilisera la coupe 4 // 7.


Alexandrin : Vers de 12 syllabes. Le plus connu de tous, avec sa coupe classique 6 // 6.
Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement,
Et les mots pour le dire arrivent aisément.
Nicolas Boileau, L’art poétique

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