vendredi 22 mars 2013

Petit Lexique des Termes les plus courants


Antithèse :



Deux parties de vers qui s’opposent apparemment (dans le dernier vers de Tu mettrais l'univers entier dans ta ruelle de Baudelaire) :



Ô fangeuse grandeur ! sublime ignominie !


La technique est ici enrichie par l’opposition de 2 oxymores (association de termes de sens opposés), ce qui est en fait un oxymore au carré. (Oxymore = cette obscure clarté (Corneille, Le Cid), ou tout nom commun associé à un adjectif de sens opposé, comme un silence parlant).

Assonance :


Tout m’afflige et me nuit et conspire à me nuire

Phèdre, Jean Racine

Assonance en I, (ici toutes les 3 syllabes).
Ou encore en OB et BO :

Tout mon être obéit à ce vivant flambeau

Le flambeau vivant, Baudelaire

Toujours dans le même poème (AN-EU, EU-AN) :

Secouant dans mes yeux leurs feux diamantés

Césure :


Endroit du vers qui marque une légère pause et accentue ainsi ce qui est dit.

Ont omis de clore, || les yeux qu’ils ont eu peur

Contre-rejet :


Dans Le flacon de Baudelaire (eh, oui : encore !)
Cher poison préparé par les anges ! Liqueur
Qui me ronge, ô la vie et la mort de mon cœur !

Le contre-rejet est donc le mort (ou la partie du mot) qui débute la phrase au vers précédent. C’est l’inverse du Rejet (voir plus bas).

Contre-rime :

Heureuse la beauté que le poète adore !
Heureux le nom qu'il a chanté !
Toi, qu'en secret son culte honore,
Tu peux, tu peux mourir ! dans la postérité

A Elvire, Alphonse de Lamartine

Se dit d’une alternance de vers (A B A B), avec ici 12 syllabes aux premier et dernier vers, et 8 pour les deux du milieu. Le plus souvent, on trouve 8 et 6 syllabes.

Distique :


Poème formé de groupements de deux vers rimant entre eux et indépendants.
Le meilleur exemple en est Colloque sentimental de Paul Verlaine :
Dans le vieux parc solitaire et glacé
Deux formes ont tout à l'heure passé.

Epigramme :


Pièce courte d’une seule strophe de 10 à 12 vers (le plus souvent satirique).

Epître :


C’est le contraire. Un poème plutôt long, (lettre à...). Voire même trop long, selon les goûts de chacun.

Haïku :


Poème formé de 17 syllabes et de 3 vers (5 – 7 – 5). Cette forme de poésie japonaise a (bien sûr) été importée vers la fin du XIXème siècle.
Sous le bleu du ciel
L'absence chère a pesé
De son poids d'acier.
Silvaine ARABO

Hémistiche :


Moitié de vers, le point de partage des hémistiches étant la césure.

Léonins :


Vers dont la fin des deux hémistiches riment ensemble.

La sublime inconnue || s’avança toute nue


Léonine :


Rime portant sur au moins les deux dernières syllabes d’un vers (rime riche).

Rejet :


Mot (ou plusieurs mots) concluant la phrase ou partie de phrase commencée au vers précédent.
Petit poucet rêveur, j’égrenais dans ma course
Des rimes. Mon auberge était la Grande Ourse.
Ma Bohême, Arthur Rimbaud

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